Bienvenue

Rejoignez le forum, c’est rapide et facile

Bienvenue
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-20%
Le deal à ne pas rater :
-20% Récupérateur à eau mural 300 litres (Anthracite)
79 € 99 €
Voir le deal

Eskrok Mirolas

Aller en bas

Eskrok Mirolas  Empty Eskrok Mirolas

Message par Salorim Kruger Mer 12 Nov - 11:02

Je suis né dans un village d’espions et d’assassin situé dans le territoire Danois. Mon père en était le dirigeant. Je n’ai pas connu ma mère et n’ai jamais osé questionner mon père.  Cet homme m’a élevé dans ce village dans le but de lui succéder si bien que mon entraînement aurait été davantage poussé que celui de mes camarades du même âge. Rares étaient les enfants nés dans mon village, généralement les apprentis y arrivaient vers 10 ans après avoir été recrutés par les espions de mon père chargés de repérer les plus prometteurs des jeunes voleurs qu’ils croisaient en ville.  

Les années passaient et vint le jour de la prétention au titre d’espion et assassin pour les dix jeunes apprentis que nous étions. On aurait pus dire que j'avais la vingtaine d'années, mais que 8 années s'étaient succédés. Mon père et les divers instructeurs que nous avions eu nous ont menés dans les montagnes en un lieu isolé de tout. Ils nous remirent à chacun une dague. Mon père nous toisa tous d’un regard encore plus effrayant qu’à son habitude.

« Aujourd’hui est le jour de la sélection. Seul le meilleur d’entre vous deviendra l’un des nôtres. Aujourd’hui vous abandonnez vos sentiments, vos valeurs de camaraderie. Car un assassin doit tuer toute cible donnée, quelle qu’elle soit pour lui. Un ami, un amour, un fils. Vous devez abandonner votre coeur. Vous avez dans vos main une dague. Elle seule vous permettra de vaincre. Vous avez une semaine pour revenir au village, avec les têtes de tous vos adversaires. S’il en manque une seule, vous serez exécuté comme ayant échoué dans votre mission. Elle commence maintenant. Ne vous ménagez pas, car tout retard sera aussi considéré comme un échec et comme vous l’avez remarqué le voyage jusqu’au village prend seulement une semaine et un jour. »

Il tourna les talons, suivit de ses acolytes et nous laissèrent ici, dubitatifs, paralysés, nous regardant les uns les autres. Nous avions passé notre enfance ensemble et nous devions maintenant nous entre tuer pour devenir adultes.  La frénésie s’était vite emparée des huit autres apprentis.  Pour la première fois de ma vie des larmes coulèrent le long de mes joues. Elles étaient brûlantes, provoquaient une souffrance insupportable sur ma peau comme si jamais elles ne devaient jamais plus ressortir. J’ai retiré ma dague de son coeur. Et je lui ai tranché la tête.
Mon coeur s’était fermé. Je n’avais plus le goût à rien.

Salorim Kruger

Messages : 2
Date d'inscription : 02/11/2014

Revenir en haut Aller en bas

Eskrok Mirolas  Empty Re: Eskrok Mirolas

Message par Salorim Kruger Mer 12 Nov - 11:17

J’étais arrivé presque vidé de mon sang au village. Je suis arrivé dans la nuit, à la limite du temps donné par mon père. Je traînais derrière moi les neufs têtes en décomposition.

J’avais tué mon frère d’arme, la personne en qui j’avais le plus de confiance. Je me suis habillé et j’ai quitté ma maison. Je me suis mis à errer dans le village. Mon père ne tarda pas à apparaître face à moi.

« Viens, fils, j’ai une mission pour toi. »

Fils. C’était la première fois qu’il m’appelait ainsi.  Il avait l’air fier que ce soit moi qui soit ressorti vainqueur du massacre qu’il avait ordonné. Il me donna ma première mission. Rien de bien compliquer, je devais infiltré une famille de riche marchands.

Au début de mon séjour chez mes cibles, tout était simple. Je collectais les informations pour mon père sans difficulté et les lui ramenais chaque semaine prétextant me déplacer pour affaires. Mais les choses prenaient peu à peu un détour sur le plan initial. Je me sentais de plus en plus proche de la fille du marchand. Elle s’appelait Elynolyn, elle avait de magnifiques cheveux blonds longs et ondulés et ses yeux bleu azur,  quand ils croisaient les miens, produisaient sur mon corps d’agréables frissons. Plus les jours passaient plus j’avais envie de rester auprès de ma belle bourgeoise. En oubliant parfois ma mission et ma véritable identité. Oubliant de retourner à mon village faire mon rapport et ce trois fois de suite. Je n’étais plus Eskrok l’assassin mais bel et bien Mirolas le grand commerçant galant de bonne famille.

Mon père m’envoya un message pour me sortir de mes illusions : la dépouille sanglante de l’un de mes apprentis devant la porte de mes hôtes avec une dague au métal sombre que je reconnu immédiatement.
Cela ne m’émus pas. Mais l’effet souhaité par mon père fut immédiat. Pourtant je ne parvins pas à me résoudre de laisser mes sentiments pour Elynolyn de côté. J’espionnais mes cibles et j’aimais ma belle. Au fond de moi j’espérais que la situation resterait ainsi pour toujours.

Après presque un an passé au sein de cette famille, le père d’Elynolyn vint me voir. Il voulais parler avec moi seul à seul. Il avait l’air grave. L’espace d’un instant je me suis demandé s’il avait découvert la supercherie de mon identité. Nous nous sommes retrouvés entre hommes dans son bureau. Il fit venir pour nous une bouteille de vin et deux verres.

« Mirolas, cela fait longtemps à présent que vous êtes dans ma demeure en tant qu’invité. Voudriez vous y vivre, comme fils ? »

J’étais stupéfait. Il est vrai qu’Elynolyn et moi semblions proches mais jamais nous n’avions osé trop afficher notre attachement profond devant les membres de la maison, que ce soit les propriétaires ou leurs employés. Généralement nous nous cachions dans le jardin sous les tonnelles de lierres pour nous enlacer et nous embrasser.

Elynolyn ne parle que de vous à sa mère et à sa soeur. Vous avez jouez un rôle de protecteur et de bon ami pour elle. Ma femme se doute des sentiments de ma fille pour vous. »

Je restais muet. Tout se bousculait dans ma tête. La joie de pouvoir rester avec mon amour, la peur de la perdre si elle apprenait qui j’étais. L’homme face à moi me sourit largement.

« Au vu de tout ce que vous avez fait pour elle et pour le reste de ma famille, je ne vois aucun inconvénient à vous accorder la main de ma fille, si vous me la demandez. »

Sans m’en rendre compte sur le moment, je me suis incliné et d’une traite je lui ai dit :

« Vous me feriez un grand honneur en acceptant de m’offrir la main de votre fille Elynolyn. »

Il posa la main sur mon épaule et m’incita à me relever. Il me regarda en souriant et me serra dans ses bras, m’appelant « mon fils ». Dès que je pu prendre congé je couru comme un fou dans toute la propriété à la recherche de ma belle. Quand je l’eu trouvé, je l’attrapai et tournoyai sur place puis l’embrassai sans prêter attention aux autres personnes présentes.

« Elynolyn, nous allons nous marier ! Ton père m’a accordé sa bénédiction ! »

Elle me sourit et me serra très fort contre elle. Une semaine plus tard nous passâmes devant l’autel et devinrent des époux. J’avais dès lors totalement oublié mon passé.

Cela dura deux mois avant que mon père ne réagisse. Il se déplaça lui même mais cette fois envoya un véritable messager par le biais de mes larbins, avec un point de rendez vous à l’extérieur de la ville. Nous nous retrouvâmes en pleine nuit face à face. Son regard était extrêmement froid.

« Que fais tu, Eskrok ? Pas besoin d’épouser cette femme pour avoir des informations. Tu as toujours réussit à la obtenir jusque là ! Ne me dis pas que tu as vraiment des sentiments pour elle...Ne me dis pas que tu as oublié ta mission ! »

J’affrontai le regard de mon père. Je ne voulais pas céder. Je voulais lui dire que je ne voulais plus être un espion et un assassin. Il ne m’en laissa pas le temps. Il attrapa ma main, y plaça un poignard et appela l’un de mes gamins chapardeurs. Il maintenait l’arme dans ma main avec force. Il pris l’enfant par le cou et projeta la lame dans son coeur. Je sentais le sang chaud s’écouler sur nos deux mains. Puis la chaleur se propagea dans mon bras jusqu’à mes entrailles et mon esprit. Comme chaque fois que je faisais couler le sang. Mon père rejeta le corps agonisant et retira le poignard que je serrai maintenant par moi-même.

« N’oublie pas, Eskrok. Tu m’appartiens. Tu fais ce que j’ordonne ! Tu es né pour tuer. Tu dois te débarrasser de tes cibles à présent et me ramener leur fortune. Ils doivent TOUS mourir. Si tu ne le fais pas je m’arrangerai pour que ta femme soit souillée et humiliée par tant d’hommes qu’elle regrettera que son mari ne l’ait pas tué. »

Je restai figé alors qu’il partait dans l’ombre, m’abandonnant devant le gamin qui avait finit de gémir. Le bouillonnement de mon sang me rendait à demi conscient. Je suis rentré chez ma nouvelle famille. J’ai récupéré la dague que j’avais dissimulée dans une armoire de la cuisine. Et j’ai commencé mon travail. Je passais de salle en salle éliminant sans émotion toute personne présente sans laisser le temps à un seul cri de s’élever. La chambre de mon beau-frère et de sa femme qui étaient de passage. La chambre de mes beaux parents. La chambre de ma belle-soeur. Notre chambre. Quelque chose dans mon esprit tentait de s’imposer. Je poussais doucement la porte. Une bougie brûlait encore, éclairant la pièce. Elynolyn était allongée mais ne dormait pas. J’ai soufflé la bougie pour ne pas qu’elle voit mon arme. Je me suis assis sur le lit. Elle se retourna vers moi.

« Mirolas ? Pourquoi tu as éteint ? J’ai quelque chose à te dire, amour. C’est pour cela que je t’ai attendu et que je ne me suis pas endormie. »

Je ne répondis pas. Elle se releva et vint se coller contre mon dos et m’enlacer.

« Tu vas être père. »

Ma main se crispa sur ma dague. Dans mon esprit luttait le démon assoiffé de sang et l’homme amoureux pour prendre le contrôle de mon corps. Les paroles de mon père retentirent.

« Si tu ne le fais pas je m’arrangerai pour que ta femme soit souillée et humiliée par tant d’hommes qu’elle regrettera que son mari ne l’ait pas tué. »

Il a suffit que par amour je pense une infime seconde à la tuer pour que le démon en profite. Je me suis tournée vers elle et l’ai incité à s’allonger de ma main libre. Je lui ai caressé le visage, je l’ai embrassé tendrement. Je lui ai enfoncé la lame droit dans le coeur et j’ai murmuré « Je t’aime ». Quand la vie a abandonné son corps, l’homme avait abandonné le mien. Je suis redevenu le démon qui avait tué son ami et frère d’arme. J’ai quitté la demeure. Tout être croisant mon chemin teintait de rouge le sol, mes mains, mon âme. La haine s’amplifiait, je savais ce que j’allais faire. J’allais rayer mon passé de mon existence.

Salorim Kruger

Messages : 2
Date d'inscription : 02/11/2014

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum